A l’aube du XXe siècle, dans une région reculée le long de la côte pacifique des États-Unis, Talmadge prend soin de ses arbres fruitiers. Depuis près d’un demi-siècle, cet homme mène une existence apaisée, rythmée par les saisons des fruits. Jusqu’au jour où deux jeunes filles farouches et abandonnées font irruption dans son domaine… Leur arrivée bouleversera définitivement la vie de ces personnages, les rappelant à leurs douloureux passés.
Les héros de cette histoire sont des êtres abîmés par la vie, une famille complètement recomposée qui essaie tant bien que mal de panser ses plaies. On pense à Thomas Hardy et à sa mélancolie, une mélancolie ici mêlée de tendresse. Talmadge est un merveilleux personnage, à la bienveillance et à l’empathie naturelles. Ermite d’une cinquantaine d’années, son existence douce et solitaire sera à jamais bouleversée par l’irruption soudaine dans sa vie de deux mystérieuses adolescentes, farouches et misérables. Talmadge devra s’armer de patience pour gagner la confiance des jeunes filles et découvrir leur terrible secret.
Le roman pose la question troublante et fascinante des liens du cœur face aux liens du sang. L’homme du verger est un roman multi-genres. A la fois thriller, récit familial, western et récit naturaliste (bercé par les changements de saisons et les récoltes), il repose sur un imaginaire littéraire très fort. Je rêverais de le voir porter à l’écran par un brillant cinéaste car sa lecture évoque des images très fortes. C’est un roman d’une puissance visuelle assez rare.
L’Homme du verger est un roman violent mais poétique, lent mais néanmoins captivant, dont la force réside aussi bien dans la finesse psychologique de ses portraits que dans l’évocation des grands espaces.
Une lecture que je n’oublierai pas de si tôt !