Mères filles, sept générations de Juliet Nicolson

Mères filles, sept générations de Juliet Nicolson

Juliet Nicolson vient d’une famille dans laquelle écrire son histoire est, depuis toujours, une tradition. Appartenant à l’aristocratie anglaise éclairée, son arrière-grand-mère, Victoria Sackville-West, a laissé derrière elle une grande quantité de journaux intimes. Sa grand-mère, Vita Sackville-West a publié de nombreux livres sur la famille, et son père, Nigel Nicolson, est l’auteur de Portrait d’un mariage. S’inspirant de la tradition familiale, c’est sous un angle nouveau et original que Juliet Nicolson aborde le thème de la filiation, se concentrant sur sept générations de femmes.

Juliet Nicolson, petite-fille de Vita Sackville West, dresse le portrait tendre et lucide des femmes de sa famille. Un voyage riche et fascinant dans les usages passés, l’aristocratie anglaise, l’émancipation féminine, la filiation, le pouvoir de l’écriture. C’est un récit puissant, traversé par des portraits vibrants de femmes dont le désir d’exister se heurte au rôle social qui leur a été assigné.
Le style, superbe et évocateur, donne vie à des figures et des époques avec sensibilité et une émotion dénuée de toute mièvrerie (qui semble d’ailleurs faire horreur à l’auteur). Des spectacles de flamenco, au Washington du Gilded Age, en passant par le jardin enchanté de Vita et les couloirs d’Oxford, c’est un long périple de plusieurs décennies qui se déploie entre ces pages.
Ce récit très personnel plaira à mon avis plus particulièrement aux admirateurs de l’anticonformiste et indépendante Vita mais aussi à tous ceux qui s’intéressent à la culture et à l’Histoire britanniques ainsi qu’à la place de la femme dans la société. Le récit a aussi une très belle résonance littéraire, on le sent habité par une vraie tradition des lettres anglaises. De nombreux écrivains – et pas des moindres, y font une ou plusieurs apparitions.

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