L’adaptation de ce roman signée Luca Guadagnino et avec Timothée Chalamet et Armie Hammer dans les 2 rôles principaux, sorti le 28 février sur les écrans français, a été un des grands évènements ciné de ces derniers mois. J’ai pu lire le livre d’André Aciman avant de découvrir le film et il m’a séduit à tous points de vue.
Elio Perlman se souvient de l’été de ses 17 ans, à la fin des années quatre-vingt. Comme tous les ans, ses parents accueillent dans leur maison sur la côte italienne un jeune universitaire censé assister le père d’Elio, éminent professeur de littérature. Cette année l’invité sera Oliver, dont le charme et l’intelligence sautent aux yeux de tous. Au fil des jours qui passent au bord de la piscine, sur le court de tennis et à table où l’on se laisse aller à des joutes verbales enflammées, Elio se sent de plus en plus attiré par Oliver, tout en séduisant Marzia, la voisine. L’adolescent et le jeune professeur de philosophie s’apprivoisent et se fuient tour à tour, puis la confusion cède la place au désir et à la passion.
Colm Toibin le dit lui même : ce roman est un miracle. Ce roman m’a fait très forte impression. C’est l’un des plus beaux textes que j’ai pu lire sur la fascination, la passion et le désir amoureux. Il offre également une réflexion très riche sur le pouvoir de la mémoire et de l’oubli.
L’histoire d’amour entre Elio et Oliver, un été, dans la campagne italienne, est évoquée avec grâce, poésie et une certaine audace. La prose stylisée d’Andre Aciman est portée par la voix et l’incroyable sensibilité d’Elio, qui campe ici un formidable narrateur. Ses talents intellectuels et sa sophistication font de ce jeune homme un garçon mûr pour son âge. La culture occupe une place primordiale dans sa vie et dans le livre, que ce soit à travers la poésie ou la musique. Shelley et Dante (entre beaucoup d’autres) font des apparitions dans le récit et donnent encore plus de force et de chair à cet éblouissant roman. Bref, je le conseille, et plutôt en VO.
A noter que le roman a été épuisé en français depuis des années (quelle honte !) mais qu’il a été réédité le 7 février dernier chez Grasset (on peut remercier la sortie du film).
Le film réalisé par Luca Guadagnino et scénarisé par James Ivory m’a beaucoup plu. Le roman m’a semblée plus charnel, plus intense, plus poétique encore mais cela n’enlève rien à toutes les belles qualités cinématographiques de son l’adaptation. Les deux méritent d’être découverts, ne boudons pas notre plaisir ! 🙂